Entretien du paysage Un nouvel élan pour les épareuses Poyet Tail’Net
Deux ans après le rachat de Yanigav, l’industriel ligérien Aurélien Allary annonce l'acquisition de la société Poyet, connue pour sa gamme d’épareuses et de broyeurs à axe horizontal Tail’Net. Il compte moderniser l’outil industriel de ces deux constructeurs en leur offrant une usine commune flambant neuve, dont l’inauguration devrait avoir lieu d’ici à deux ans.
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L’histoire de Tail’Net commence en 1956, lorsque Eugène Poyet fonde son entreprise à Chandon, dans la Loire. Ce sous-traitant en usinage démarre alors la production des taille-haies en adaptant des lamiers de faucheuses à section sur des supports remorqués par des tracteurs. L’animation de ces outils s'effectue soit par prise de force soit grâce à un moteur auxiliaire. Lorsque sonne l’heure de la retraite, Eugène Poyet cède les rênes de son entreprise à ses trois fils, Olivier, Guy et Michel. Chacun d’eux apporte des compétences dans un domaine particulier. Ainsi, Olivier se charge de la partie technique, Guy de l’équilibrage des rotors, et Michel des circuits électriques et hydrauliques des machines. Ensemble, ils conçoivent une gamme d’épareuses et de broyeurs à axe horizontal, sous la marque Tail’Net.
La société se forge alors une solide réputation dans l’équilibrage de rotors, au point d’en avoir fait une spécialité en assurant le SAV pour des concessionnaires d’autres marques. Les nombreuses machines-outils, parmi lesquelles des tours et des fraiseuses, ainsi que les compétences de la dizaine de salariés permettent à la société de produire en interne presque tous les composants de ses machines, à l’exception des pompes hydrauliques. Même les vérins sont usinés sur place. Ceci permet, d’une part, de s’affranchir des risques de rupture d’approvisionnement auprès des fournisseurs et, d’autre part, de les adapter exactement aux besoins, plutôt que de choisir dans un catalogue préétabli. Les concepteurs ont toujours eu à cœur de documenter toutes les références utilisées dans la fabrication de leurs machines. Avant l’arrivée de l’informatique dans les années 2000, tout ceci était consigné sur des fiches Bristol soigneusement conservées. Il leur est ainsi possible de fournir, par exemple, des kits de joints pour des machines datant du début des années 1980.
Positionné sur le haut de gamme
Grâce à cette expertise, l’entreprise familiale a pu se faire une place sur le marché très concurrentiel de l’entretien des bords de routes et de parcelles. Sa clientèle concentre principalement des communes, des services routiers et des entrepreneurs de travaux agricoles. Le positionnement haut de gamme et le dimensionnement de ses machines ne lui permettent pas vraiment de s’aligner sur les constructeurs d’épareuses destinées à des utilisateurs individuels. En 2022, ce fut le tour des trois frères de faire valoir leurs droits à la retraite. Ils ont alors trouvé un repreneur en la personne d’Aurélien Allary, à la tête de Mécallary, implantée à Parigny (Loire), à seulement 25 km du siège de Tail’Net.
Deux ans auparavant, ce même spécialiste de l’usinage et de la mécano-soudure s’était porté acquéreur de Yanigav, dont il était l’un des principaux sous-traitants (1). « Le rachat de Tail’Net est une suite logique à la reprise de Yanigav, analyse le chef d’entreprise. Les gammes des deux constructeurs se complètent. Dans les deux cas, il est question d’entretenir les bords de parcelles. Chez Yanigav, on fait des clôtures, chez Tail’Net, on taille les haies. » Une organisation transversale entre les deux fabricants se met en place petit à petit. Ainsi, Romain Dumont, qui a été recruté comme responsable commercial chez Yanigav, s’occupe désormais de la distribution des deux gammes. À ses côtés, Alexandre Feve se charge de l’industrialisation des deux marques. Celui-ci peut notamment s’appuyer sur Florent Devigne, responsable d’atelier chez Tail’Net.
Une chaîne de production commune
Aurélien Allary souhaite développer le potentiel de ses deux marques. Il a donc acheté le terrain voisin de ses ateliers, à Parigny. Il compte y ériger un bâtiment commun à Yanigav et à Tail’Net, et mettre en place une chaîne de production où pourront alterner les deux gammes. L’effectif des deux entreprises sera conservé, portant ainsi à une vingtaine de personnes la garnison de ce nouveau bâtiment. Les machines-outils de Poyet déménageront également. Le bureau d’études et le service commercial seront communs. Romain Dumont entend ainsi s’appuyer sur le réseau Yanigav, plus étendu, pour accroître le rayon de distribution de Tail’Net, aujourd’hui limité à environ 200 km autour de Chandon, à l’exception de quelques machines commercialisées en Bretagne.
« Vu la qualité des épareuses Tail’Net, si l’entreprise avait eu la capacité de produire suffisamment et une force commerciale supérieure, elle serait aujourd’hui au niveau des grands noms dans ce domaine, commente le directeur commercial. Le potentiel de développement est important, et nous prévoyons de faire croître la production des deux marques. » Et Aurélien Allary d'apprécier : « L’atout majeur de Yanigav et de Tail’Net est leur proximité avec leurs clients. Lorsque nous avons une demande pour développer quelque chose qui ne figure pas au catalogue, nous savons réaliser un prototype, le tester et le fiabiliser en seulement quelques semaines. Cette réactivité est essentielle pour prendre de l’avance sur le marché. De plus, cette proximité avec les utilisateurs nous permet d'améliorer rapidement nos équipements en fonction de leurs retours. » Ses trois sociétés, Mécallary, Yanigav et Tail’Net, forment désormais un groupe employant une quarantaine de personnes dans l’Est roannais.
(1) Voir Matériel Agricole n°273, daté de février 2021.
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